Karin TL
16 décembre 2020
Ne plus voir le jour... c'est la juste expression - ou presque - qui colle à ma vie depuis quelques semaines. Course contre la montre et déluge de boulot se conjuguent avec "je débranche mon portable et je me casse aux champignons" et avec "mon lit, il me faut mon lit, je ne tiens plus debout !". L'adage dit "il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade"... Moi je dirais "il vaut mieux être salariée et bien portant que travailleur indépendant et malade". Je ne vois plus le jour. Mais je serai en vacances bientôt. Très bientôt... Demain soir. Etre en vacances, cela veut dire ne pas travailler, et ne pas travailler, cela veut dire ne pas gagner d'argent, quand on est indépendant... Quand on est indépendant, les congés maladie n'existent pas non plus. Mais Dieu que je l'aime ce statut... Je suis libre ! Libre de planter mes dossiers, tout en sachant que je bosserai toute une partie de la soirée, pour aller m'aérer, reprendre des forces dans la forêt. Libre de dire non à une proposition de collaboration que je ne "sens pas". Libre... tout simplement. Au diable la sécurité et le confort, au diable le train-train... Je suis libre et je vis. Je suis libre et je savoure pleinement ce choix, fait il y a cinq ans. Je suis libre mais... je découvre chaque jour que derrière le mot fatigue peut se cacher une réalité chaque jour plus dure... Je suis fatiguée. Rincée. Ko. Eclatée. Sans doute à cause de ma maladie. Sans doute à cause de mon surcroit d'activités professionnelles. Sans doute à cause de je ne sais quoi... Je suis fatiguée, mais heureuse. Je suis fatiguée, mais fière. Je suis fatiguée mais j'ai réussi à mener de front, cette année, ma petite entreprise et mon drôle de voyage en Thrombocytémie ! Je suis fatiguée mais j'adore ma vie dont le mot train-train est banni. Je suis fatiguée mais je vis !