Karin TL
1er mars 2021
Pendant trois semaines, la maison a regorgé d'enfants. De rires. De râleries. De fous rires. De balades. De bonnes bouffes. De "dîner de n'importe quoi". De grandes discussions. De papotis... D'enfants devenus grands, certes, mais d'enfants. Les miens bien sûr, mais aussi neveux et nièces et d'autres qui sont venus partagés notre nid. Du bonheur en 3 D. Puis le silence depuis hier soir. J'aime cette définition inscrite sur un post-it, épinglé dans l'entrée de notre maison :
Maison, n.f.
Local construit pour servir de nid douillet à notre jolie famille et à nos amis.
J'aime aussi ce silence retrouvé... Il tombe à pic : je suis fatiguée. Non par ces va et vient joyeux mais fatiguée par mon traitement et ma maladie encore et toujours.
Fatiguée et en pétard... encore et toujours, aussi ! En pétard car je ne comprends pas que les médecins ne m'aient pas conseillée d'aller voir tel ou tel spécialiste aux vues des médocs que je gobe quotidiennement... Seule, j'en ai enfin fini le tour (dentiste, gynéco, ophtalmo), ou presque : les autres attendront car j'en ai un peu marre de ne voir que des rendez-vous médicaux dans mon agenda ! J'ai paré au plus urgent pour tenir le coup... et j'ai de nouvelles lunettes (toujours avec des verres roses pour mieux voir le monde !). Je suis fatiguée mais vaccinée (à moitié) : j'ai réussi à obtenir un rendez-vous mi février ! Juste avant de partir en week-end. Une parenthèse magique que ce week-end... J'angoissais à l'idée "de ne pas tenir le coup, de flancher, de..." Et tout s'est passé merveilleusement bien. Grâce à nos amis, grâce à Cher et Tendre et Petite Chérie, j'ai savouré cette parenthèse volée à l'ambiance générale. Comme si nous avions volé ces moments au Covid. "Saloperie de virus, tu ne nous auras plus, tu ne nous auras pas... nous continuons de vivre et de fêter la vie ! Saloperie de virus, on t'emmerde et on rit. On t'emmerde et on vit." On ne vivra jamais plus comme avant. C'est certain. Mon "avant" n'est pas le vôtre... J'ai pris un peu d'avance sur vous pour changer de vie... Lors du début de ce drôle de voyage en Thrombocytémie... Et j'ai donc compris que jamais plus ma vie ne sera celle d'autrefois. Quand vous cassez un bol, vous avez beau le recoller, il reste toujours les fêlures... Votre bol n'est plus celui d'avant... mais il est tout de même beau, voire splendide, si... si vous savez le regarder autrement !