- Karin TL
4 février 2020
"Savoir ce n'est pas accepter." Prends ça dans les dents, poulette... C'est le "docteur de la tête" qui m'a balancé ça hier. Je dois me rendre à l'évidence : il n'a pas tord. Je sais que la thrombocytémie essentielle est incurable. Je sais que je suis malade. Je pensais l'avoir accepté. Je pensais l'avoir admis... Beh non ! Le "docteur de la tête" a raison. J'ai accepté de partir en voyage en Thrombocytémie... Je n'ai pas admis que c'était un aller sans retour, que jamais je ne pourrai revenir en arrière, revenir chez vous. Je rêve de pouvoir à nouveau vivre comme avant, aussi vite, aussi pleinement. Trop pleinement sans doute. Je fais des tests. Je pousse ma carcasse à résister. En vain. Je le paye le lendemain... Il me reste donc à tirer un trait définitif sur ma vie d'avant. Accepter que, durant ce voyage sans fin, les couic et les couac ne me quitteront sans doute pas - sauf si la médecine fait des progrès -, que la fatigue fera définitivement partie de mon quotidien, que je vivrai au ralenti. "Pas au ralenti, mais comme les gens qui vivent normalement, et donc moins vite que vous avant" m'a assuré "l'infirmière de la tête". "Vous viviez toujours à 100 000 km/h. Essayez déjà de passer à 1 000 ! Puis progressivement, vous accepterez de ne vivre qu'à 100 km/h... donc normalement." Je n'aime pas les normes. Je déteste les normes. Mais je crois bien que je ne vais pas avoir le choix... Il ne me reste qu'à l'accepter !