Karin TL
9 juin 2021
Pause d'un instant... juste pour reprendre pieds. Tout débrancher et écouter de la musique. Celle que j'écoutais il y a tout ça d'années. J'avais 17 ans... et une moelle osseuse en pleine forme ! J'avais 17 ans et je vivais au rythme des vagues. Bac en poche, une pause dans mes études car j'aimais trop la mer. On chantait "No woman, no cry". On grimpait dans les pins pour assister "en loucedé", - comme dirait ma fille - aux concerts d' Al Jarreau. "Breakin' Away". "Mornin"... On chantait, on dansait. On murmurait en écoutant "Orly" de Brel. "Suzanne" et Léonard Cohen berçaient nos soirées. La mode, on s'en foutait. La mer, on l'aimait. Peut-être trop. La mer, elle ne se dompte pas. Elle ne s'apprivoise pas. On l'aimait sans limites. Sans méfiance. On vivait ! Avec elle. Je l'ai pourtant quittée car je voulais voir le monde. Elle s'est peut-être vengée. Des années plus tard, j'ai su qu'elle avait englouti le marin de mes 17 ans... J'ai vu le monde. Je vois du monde. Souvent loin de tout, loin de vous, dans ma tour d'y voir. J'ai vu le monde, mais je vais refaire ma valise. Le temps de mieux apprendre à vivre avec ma moelle osseuse capricieuse. Je retournerai prendre des forces dans ces forêts et ces dunes de Lituanie dont je suis tombée éperdument amoureuse. Envie de retourner parler aux arbres qui tutoient le ciel, aux marais tapis de bruyères, aux dunes de l'isthme de Courlande. Nida. Preila. Saluer la Baltique si bleue et si froide. Trakai et son château rouge. La force tranquille du Niemen... Tomber amoureuse d'une terre, je ne pensais pas que cela pouvait exister. Pas à mon âge. J'aime ma Normandie. Je suis amoureuse de la Lituanie. La Normandie m'apaise. La Lituanie, elle, m'a ensorcelée... Allez hop, c'est pas le tout, mais il faut revenir sur terre... Ce soir - comme un jour sur deux -, avec mon dîner : cacheton de chimio ! ;)